Moi, président des amateurs de vins….
Moi, président des amateurs de vins, j’encouragerai l’ouverture.
Fini l’obscurantisme et l’accès réservé à certaines catégories ou durant certaines heures ! Parce que le vignoble fait partie de notre patrimoine, il doit être plus libre d’accès. Certes, se pose la problématique du travail le dimanche ou les jours fériés, mais les vignobles doivent être aujourd’hui considérés comme de véritables zones touristiques. A ce titre, il convient d’augmenter le nombre de jours ouverts au public. C’est parce que je crois aux valeurs d’accueil du vignoble français, que j’ai confiance en nos vignerons. « Vivons bien, vivons cachés ! », tel n’est plus notre crédo. « Ouvrons les portes aux oiseaux » chantait Pierre Perret ; Faisons de même en ouvrant nos portes aux œnotouristes !
Moi, président des amateurs de vin, je lutterai contre les discriminations.
Je placerai l’égalité au cœur de mes préoccupations. Avec moi, point de complaisance, ni de favoritisme pour telle ou telle appellation. Parce que chaque vignoble est unique, il mérite qu’on s’y intéresse. Dali disait que « les vrais connaisseurs ne boivent pas de vin, ils en dégustent les secrets ». Derrière chaque appellation, se cache des trésors et c’est pourquoi il ne faut négliger aucun domaine du fait de son appartenance. Il convient d’éviter les exclusions et d’avoir une politique globale du vignoble français.
Moi, président des amateurs de vins, je prônerai la normalité.
En effet, cessons de considérer l’épicurien comme un vil assoiffé, mis bien vite au ban de la société. N’en déplaisent à sieur Evin et consorts, « boire un petit coup c’est agréable, boire un petit coup c’est bon » ; piètre citation de poivrot railleront certains, mais j’aime à rappeler les fondamentaux. Alors, oui, je lutterai sans relâche pour que l’amateur de vin soit reconnu comme quelqu’un de normal !
Moi, président des amateurs de vins, je développerai l’international.
Parce que le monde du vin n’est pas hexagonal, il est important de se projeter au-delà de nos frontières. Qu’ils soient européens, américains, sud africains ou demain chinois, les autres vins méritent notre reconnaissance. Soyons chauvins certes mais ouverts aux autres ! Le français, dans le monde fermé du vin, se distingue encore trop souvent par sa condescendance, alors qu’un peu d’humilité serait de mise. Ne croyons pas que l’étranger a tout à apprendre de nous, car dans certains domaines, c’est lui El Professor. J’en veux pour preuve l’oenotourisme, où notamment américains et espagnols ont compris bien avant nous son intérêt légitime.
Moi, président des amateurs de vins, je ferai la part belle aux nouvelles technologies.
Avec l’essor d’internet, il est aberrant de rester dans nos bons vieux schémas traditionnels et de nous reposer sur nos acquis. Fini le livre de cave à rayures et le guide de 300 pages avec ses pages cornés, adieu la bonne vieille carte Michelin d’1 mètre de large, aux oubliettes les pages jaunes ! Quand bien même le monde du vin reste agricole, la nouvelle ère est numérique. Que ce soit la traçabilité des bouteilles, les caves virtuelles, la réservation en ligne, nombreuses sont ces nouvelles applications qui révolutionnent le quotidien des amateurs de vins. Et parce que c’est l’avenir, il est de notre devoir de sensibiliser et de former les châteaux aux nouvelles technologies.
Moi, président des amateurs de vins, je placerai la bonne humeur au rang de priorité national.
Dans un contexte morose, n’oublions pas de faire preuve de légèreté, d’humour et de dérision. Parce nous défendons tous un certain art de vivre et certaines valeurs, nous pouvons dire ensemble « vive le vin de France, vive la France du vin ! »