Exemple de mutation d’un site internet dans le domaine de l’œnotourisme
Au commencement d’un site, il y a une idée qu’on essaie tant bien que mal de conceptualiser ; puis, vient la maturité du projet et la refonte du dit-site, qui s’avère nécessaire pour que l’on soit en parfaite adéquation avec les souhaits des clients et des visiteurs. A partir de l’exemple de la plateforme de réservation en ligne Winetourbooking, il m’a paru intéressant de revenir sur les nécessaires questions à se poser pour réussir sa mutation.
1. Mon site est-il ergonomiquement satisfaisant ?
Quand on démarre, force est de constater qu’on attache une importance considérable au visuel. Outre le logo et la charte graphique en général, on soigne l’esthétique et les photos afin de conférer au site l’ADN de son projet. Ainsi, le vin est-il présenté comme un produit d’excellence, alliant complexité et chaleur du terroir. Reste qu’à privilégier la forme, on peut en oublier le fond ou tout au moins, négliger les aspects pratiques de l’ergonomie d’un site.
Aussi beau soit-il, un site doit être simple d’utilisation et l’internaute doit spontanément trouver ce qu’il est venu chercher. Nombreux sont ainsi les sites avec une page d’accueil introductive sur laquelle une animation tarde à se charger, tant est si bien qu’on a aussitôt fait de zapper. S’il parait évident que les moteurs de recherche, les cartes ou autres calendriers sont moins esthétiques que de belles photos, il n’en demeure pas moins qu’il faut les privilégier. Simplicité et efficacité doivent être mis en exergue au détriment parfois de l’esthétisme et c’est souvent là que le bât blesse dans les premières versions d’un site internet. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter des sites phares comme C Discount pour constater qu’esthétisme et ergonomie ne sont pas impérativement corrélés.
Dans le domaine du vin, l’aspect visuel reste néanmoins important et on comprend dès lors pourquoi un site comme Winetourbooking a tenu à garder un visuel haut de gamme. Certes, l’internaute doit naviguer simplement mais il est important que le visuel lui donne envie de visiter afin de le conforter dans sa démarche initiale ?
2. Mon site répond-il pleinement aux attentes de mes clients ?
Sur ce point, il est intéressant de constater que très rapidement un site évolue au gré des demandes de ses clients. De fait, pour reprendre notre exemple, il est très vite apparu que les propriétés viticoles souhaitaient pouvoir accéder à différents services non disponibles dans la version initiale. Que ce soit en matière de reporting, de constitution de base de données ou encore de présentation non exhaustive de leur offre, plusieurs développement informatiques ont été nécessaires. De même, la demande œnotouristique dépassant très largement nos frontières, les versions anglaises mais aussi chinoises s’imposaient d’elles-mêmes.
Dorénavant, les propriétés peuvent mettre en ligne l’ensemble des prestations qu’elles proposent sur un site en français, anglais et chinois, captant de facto une plus large clientèle. Dans le même ordre d’idée et afin de répondre à une demande récurrente, une partie événementielle est proposée avec une ouverture à la clientèle entreprise pour l’organisation de séminaires. La gestion de l’interface a été elle-aussi optimisée et simplifiée afin que la prise en main par la propriété soit facilitée.
Autre aspect non négligeable : l’ouverture aux autres vignobles français a enfin été rendue possible. Auréolé de différents prix d’innovation, Il est certain que le buzz concernant cette nouvelle plateforme de réservation en ligne s’est très rapidement répandu au-delà des frontières girondines. C’est pourquoi lors du dernier Vinexpo ou de Vinisud, des propriétés de Côtes du Rhône, de Bourgogne ou du Sud-Est ont contacté les équipes du site pour savoir s’il était prévu d’étendre cette plateforme aux autres vignobles ; de même, à plusieurs reprises, des internautes ayant utilisé les services du site ont demandé si une plateforme similaire existait sur les autres régions. Il n’en fallait donc pas moins pour s’atteler à la tâche afin de satisfaire propriétés et visiteurs (ouverture des autres vignobles prévue le 31 mai 2014).
3. La « 1ère mue » d’un site, une étape importante dans la vie d’une startup.
Bien souvent quand on crée son premier site, on reste persuadé d’avoir tout prévu ; or, rien ne se passe jamais comme on l’avait imaginé. En effet, s’il est un domaine où il faut savoir faire preuve d’adaptabilité, c’est bien celui des startups qui, si elles veulent garder un « coup d’avance », doivent savoir réagir rapidement. N’oublions pas que le monde de l’œnotourisme est en pleine mutation, tout comme celui de l’internet.
Reprenons notre exemple des visites à la propriété avec pour illustrer notre propos une exigence devenue une évidence : un site se doit d’être conçu en mode responsive. Derrière ce terme, c’est tout simplement la possibilité pour l’utilisateur de consulter le même site web à travers une large gamme d’appareils (tablette, smartphone…) ; il y a peu de temps encore, rares étaient les sites répondant à cette exigence, les développements informatiques étant coûteux avec une portée négligeable. Or, il s’agit là d’une évolution majeure et inéluctable des sites internet, encore plus forte pour des sites touristiques qui font la part belle aux utilisateurs de smartphones. Est-ce à dire que dans une V1, il faut un site en mode responsive ? la réponse était négative il y a deux ans mais elle est positive aujourd’hui…
In fine, après la V1 d’un site, la nécessité d’une V2 s’impose donc rapidement pour prendre en compte les paramètres ergonomiques et commerciaux soulevés par les clients et utilisateurs. Il s’agit là d’une véritable mue qui sonne la cloche d’un nouveau départ sur des bases solidifiés et validées. Plus qu’un rajeunissement par lifting du site initial, c’est un nouveau visage que doit présenter la V2 d’un site, le tout avec une précision chirurgicale pour caler au plus près des besoins des clients.
La création d’un site n’est donc pas une fin en soi et doit s’apprécier dans sa globalité, en s’attachant avant tout au concept développé. S’il fallait donner un conseil, ce serait donc de développer un premier site relativement sommaire mais très clair sur la philosophie et le concept qui lui sont attachés. Le créateur doit avant tout penser à son évolution, qui viendra tôt ou tard. L’exemple de la startup Winetourbooking est à cet égard très instructif car il démontre la perpétuelle exigence qu’il faut avoir pour faire profiter à ses clients de services optimum. C’est au prix de cette nécessité que dépend le succès d’un projet.