Les classements alimentent les conversations, pour ainsi dire depuis la création du premier et du plus connu d’entre eux, à savoir celui du Médoc en 1855. En effet, les différentes appellations ont suivi cette voie et décidé de mettre à l’honneur certains d’entre eux.
Ainsi, aujourd’hui pas moins de 414 châteaux bordelais figurent dans un classement; outre les 61 médocains (ou 60 si l’on excepte Haut-Brion) issus de celui de 1855, on en dénombre 24 pour les Sauternes–Barsac, 24 dans celui des Graves–Pessac-Léognan, 61 dans celui de Saint-Emilion et enfin 247 dans celui des Crus Bourgeois (au nombre de 444 avant la révision de 2003).
Il convient d’ajouter à cela certains châteaux qui pour des raisons diverses, ne figurent pas dans ces classements, auxquels ils peuvent légitimement prétendre (Pétrus, Sociando-Malet, Gloria… ).
Pour ajouter un peu de complexité, chaque classement possède ses subdivisions, étant entendu qu’il n’existe aucune uniformité dans les titres; ainsi, pour exemple, la palme d’or dans le Médoc revient aux 1er cru classé, dans le Sauternes aux 1er crus supérieurs, dans les Graves aux crus classés, dans le Saint-Emilion aux 1ers grands crus classé A et pour finir dans les crus bourgeois aux crus bourgeois exceptionnels.
Face à cette multitude de classements et de dénominations, on comprendra aisément que le néophyte ne s’y retrouve guère… Il n’en demeure pas moins que les enjeux économiques sont importants car pouvoir se prévaloir d’un classement assure à la propriété un « gage de notoriété, voire de qualité ». En effet, le consommateur final, aveuglé par tant de complexité, se réfugie souvent derrière ce label « cru classé ».
Dès lors, on comprend pourquoi nombreux sont les châteaux qui attachent une grande importance à figurer dans les classements, lesquels sont en permanence contestés. Pour s’en convaincre, il suffit de se plonger dans la saga des vins de Saint-Emilion ou de celles des crus bourgeois…
Ne nous y trompons pas, les classements sont nécessaires mais mériteraient une plus grande lisibilité, avec un seul et unique classement des vins de Bordeaux. S’agissant d’un vœu pieux, nous nous contenterons dans les prochaines semaines de faire preuve de pragmatisme en les décryptant de la manière la plus explicite possible.
Enfin, il est important de préciser qu’à Bordeaux, il existe près de 10 000 propriétés, et que parmi elles, beaucoup n’ont rien à envier à celles qui sont classées. C’est pourquoi, avec mes amis de Wine Tour Booking, nous aurons à cœur de vous les présenter au même titre que les Crus classés.