2017 et 2018 n’auront certainement pas été des millésimes de tout repos pour les professionnels du secteur viticole. Après un enchainement d’intempéries en 2017 qui s’est reconduit en début d’année, avec des inondations importantes dans plusieurs régions, et des températures très basses, aujourd’hui l’attention de tous les professionnels se portent sur l’état de santé de la vigne.
Les professionnels redoutent un fort niveau de contamination du fait de la maturation précoce des œufs d’hiver de mildiou favorisé par les conditions climatiques pluvieuses et humides de l’hiver. Les viticulteurs du bordelais et de cognac en ont bien conscience et chacun est appelé à surveiller les évolutions de la vigne même si à ce stade, celle-ci n’est pas encore réceptive à la contamination.
Des cas de flavescence dorée ont également été observés à l’automne 2017 dans plusieurs régions, comme la Champagne, l’Ardèche, et le Gard. Contrairement aux observations effectuées dans le vignoble de Bordeaux et de Cognac, la progression de la flavescence dorée est considérable et a été localisé dans plus de 61 communes.
De nombreuses études de recherches sont conduites depuis le début des années 2000 par l’INRA et différents autres centres de recherches pour déterminer si de nouvelles variétés de cépages seraient plus résistantes face à la contamination et la propagation d’épidémies, type mildiou ou oïdium.
Le mildiou de retour?
2018 est malheureusement une année qui s’annonce tout aussi compliqué à gérer pour les viticulteurs de France. En effet d’après de premier constat dans diverses régions, le signal d’alarme a été lancé avec un retour probable du mildiou !
Un hiver froid et pluvieux suivis d’un printemps humide, ça a été le cocktail parfait pour accélérer la maturation des œufs de mildiou et augmenter le risque de forte propagation.
Dès la fin avril, les viticulteurs du bordelais vont commencer les traitements pour protéger la vigne de l’excoriose, qui se développe rapidement en cas de pluies répétitives. Ils en profiteront alors pour traiter la vigne avec un produit agissant également sur le mildiou.
A Cognac, la profession redoute un fort développement du mildiou car d’après de premiers indicateurs localisés dans le vignoble, le potentiel de contamination est élevé. Comme partout en France, les conditions climatiques ont augmenté les risques de maturation des œufs d’hiver. Il est donc important que tous les acteurs du secteur se mobilisent en restant attentif au stade d’évolution de la vigne.
Premiers traitements dans l’Hérault
Dans l’Hérault aussi, les conditions climatiques de cette année ont considérablement augmentés les risques de développement des parasites nuisibles au développement de la vigne. Le mois d’avril a été le début des premiers traitements phytosanitaires pour les viticulteurs du Languedoc qui ont commencé les traitements contre l’oïdium et le mildiou. C’est plus précisément les parcelles de viticultures en bio et biodynamie pour lesquelles les différents traitements ont étaient anticipés.
Le Gard et l’Ardèche déjà contaminés
Depuis le printemps 2017, l’Ardèche était déjà placée sous haute vigilance après une première découverte d’un foyer de flavescence dorée à Saint-Juste. Des vignerons et des citoyens avaient donc entrepris la création d’un collectif de protection pour lutter contre la propagation de l’épidémie.
Dans le Gard, les cas de phytoplasme de la flavescence dorée ont été localisés un peu partout dans la région, avec des foyers un peu plus importants sur le secteur des Costières. En tout, cela concerne plus de 366 parcelles, ce qui représente près de 35 400 ceps contaminés dans 61 communes différentes. Pour le moment encore une grande partie du département n’a pas encore été inspecté, il reste encore plus de 80% des surfaces viticoles à analyser.
En 2016 de nombreux foyers avaient été découverts en Ardèche et cela a bien été confirmé à l’automne 2017. Avec plus de 323 parcelles infectées cela concerne 10 000 pieds de vigne sur plus de 6 communes. Les plus importantes surfaces contaminées se situent au Sud de l’Ardèche, à Saint-Just et à Saint-Marcel. L’ensemble de ces communes sont placées sous haute vigilance, et tous les professionnels du département se mobilisent pour limiter et traiter les ceps concernés.
Un premier cas de flavescence dorée en Champagne
A l’automne 2017 un pied de vigne en avait été trouvé contaminé par la flavescence dorée sur la commune de Vindey en Champagne. Cependant cette contamination a été observé sur un pied âgé de 40 ans et non par sur un jeune plan comme cela avait été le cas en 2005. Les analyse effectuées sur un prélèvement du pied de vigne n’ont toutefois rien données. Il est donc impossible pour le service technique du CIVC d’affirmer si l’origine de la contamination est de caractère épidémique ou génétique.
La réglementation prévoit, en cas d’absence de résultat, de commencer des traitements insecticides obligatoires, ainsi qu’un ensemble précis d’autres modalités de traitement pour lutter contre la propagation de ce fléau seront bientôt établies dans un arrêté préfectoral. Les communes de Vindey et Saudoy ont été classé dans le « périmètre de lutte obligatoire ».
Depuis plusieurs années, la souche de cette maladie s’est retrouvée présente et de manière quasi-généralisé sur l’ensemble du vignoble Champenois. L’observation de son évolution à travers les saisons est donc très importante et particulièrement surveillé car en cas d’introduction du phytoplasme dans le vignoble, les risques de propagation seraient beaucoup plus importants.
De nouvelles variétés de cépages plus résistantes ?
Ce sont les petits nouveaux dans le monde des cépages résistants et plus tolérants au types de maladies « cryptogamiques », nous vous introduisons : Floréal, Vidocq, Artaban, et Voltis.
Après un grand nombre de recherches menées par l’INRA lors du programme Resdur, ces 4 nouvelles variétés de vignes ont reçu en fin d’année 2017, l’aval du CTPS (comité technique permanent de la sélection) et la signature du ministre de l’agriculture devrait bientôt se faire. Ces variétés font désormais parti du catalogue français des cépages de variétés résistantes, une grande première qui marque une autre avancée historique dans l’histoire de la recherche publique française.