Le 5 mai dernier a eu lieu une réunion de crise à la Chambre d’Agriculture de la Gironde pour essayer d’évaluer les dégâts du gel dans les châteaux de Bordeaux et penser aux premières mesures à mettre en place.
Etre réactif et solidaire aux vignobles de bordeaux !!
Une semaine après le gel qui a touché lourdement le vignoble bordelais, tous les acteurs girondins se sont réunis pour essayer d’identifier plus précisément les dommages et de proposer des solutions rapides et efficaces aux chateaux de bordeaux. L’appréciation des dégâts faite par la Chambre d’Agriculture et par les syndicats viticoles n’est pas encore finalisée, mais il semblerait que près de la moitié du vignoble bordelais soit touché. Yann Le Goaster, directeur de la Fédération des grands Vins de Bordeaux, estime la perte à près d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires. C’est toute la filière viticole et tous les fournisseurs qui sont concernés.
C’est tout Bordeaux qui a été touché !
La zone la plus impactée de Bordeaux est la rive droite avec une récolte endommagée de 50 à 100 %. L’Entre-Deux-Mers a été aussi lourdement touché avec plus de 50% de parcelles brulées par le gel, mais de façon plus hétérogène car certains plateaux et côtes ont été totalement épargnées. Sur la Rive Gauche, c’est les appellations Pessac-Léognan, Graves et Sauternes qui ont le plus souffert de ce gel. Les zones intérieures ont touchés de 80 à 100% sur des grandes surfaces comme Margaux alors que le nord du Médoc et les vignobles de l’estuaire ont été plus épargnés.
Quelles aides pour les vignobles touchés par le gel ?
La réunion de crise de la semaine dernière a permis de mettre en place un échantillon de mesures.
Une des grandes problématiques de cet aléa climatique se situe au niveau de l’assurance. Malheureusement la plupart des vignerons n’ont pas pris d’assurance pour les sinistres climatiques du type gèle, ils ne peuvent donc pas prétendre à des aides de la part de leur assureur. De plus comme la perte de récolte par le gel est assurable, l’Etat ne peut pas déclencher le fond de calamités agricoles mais pour les propriétés non-assurables et pour les pertes de fonds l’Etat leur viendra quand même en aide.
Pour aider aux niveaux financiers, des mesures fiscales ont été évoqués comme le report de cotisation, la prise en charge des cotisations sociales ou encore des aménagements d’endettement.
Concernant la production, les autorisations d’achat de vendanges ont été soumis pour permettre des Conventions de Mise a Dispositions de parcelles de vignes entre viticulteur pour permettre de compenser une partie des pertes mais aussi pour aider à la reconfiguration du vignoble.
Mais pourquoi les vignobles ne se sont pas plus protégés ?
Un indice ? Ce sont les plus petites propriétés qui ont été le plus touchés !
En effet, toutes les mesures pour prévenir du gèle sont extrêmement coûteuses.
Les images magiques et inquiétantes des vignobles illuminées par les « bougies » ont un coût très élevé. Chaque bougie coûte 10 euros et il en faut au minimum 400 par hectares ce qui représente 4 000€ par Hectare.
D’autres ont utilisé des moyens plus modernes comme les canons d’air chaud ou les hélicoptères mais le coût reste toujours aussi exorbitant.
Une solution moins couteuse existe, celle de la fine gangue de glace qui consiste à asperger d’eau les vignes pour protéger les bourgeons fonctionnant sur le principe des igloos. Malheureusement cette technique représente un risque important pour le sol, des grandes quantités d’eau sont nécessaires cefavorisent le ruissellement et le lessivage de la terre.
Mais pourquoi alors les viticulteurs n’ont-ils pas pris d’assurance ?
Seulement 15% des vignes sont assurées contre ce sinistre. La raison est simple, jusqu’en 2005, les vignerons n’avait pas à s’assurer contre le gel, la sécheresse et l’excès d’eau car ces aléas naturelles étaient pris en charge par le fond de calamité agricole. C’est seulement depuis 2011, que les assurances sont les seules à prendre charge ces trois risques.
De plus, le dernier grand phénomène remonte au gel de 1991 et celle d’avant encore date de 1961, ainsi les vignobles ne sont pas sensibles à ce problème climatique. Pourquoi dépenser de l’argent dans une assurance pour un évènement qui arrive que tous les 30 ans ?!
Même si le vignoble est assuré, il doit être touché au minimum à 30% pour se faire rembourser. Sachant qu’en moyenne l’assurance multirisque coûte 400 euros l’hectare, cela n’est vraiment pas rentable sur le long terme.
C’est majoritairement les plus grosses propriétés qui en bénéficient, sinon ils ont les moyens financiers de se protéger du froid et enfin, dans la plus part des cas, les plus grosses propriétés sont les mieux placés et donc elle sont les moins sensible aux aléas climatiques.
L’oenotourisme : solution aux aléas du climat ?
En développant une activité complémentaire à la production de vin, les vignobles français peuvent compléter et même parfois avoir un centre de profit parallèle à leur actrivité de vente vin…