Le cognac, autant que le champagne ou les vins de Bordeaux, est une véritable fierté nationale. Il est pourtant l’un des alcools le moins consommé dans le pays. En effet plus de 95% de sa production est exportée dans le monde entier et sa consommation ne cesse de diminuer sur le marché français. Pourtant depuis plus d’une vingtaine d’année certaines grandes maisons et d’autres interprofessions tentent de développer de nouvelles manières de consommer le cognac et de démocratiser sa consommation – cognac « on the rocks » ou avec du tonic et même en lançant de nouveaux produits comme le cognac blanc (non vieilli), rien n’y fait…
Connaissez-vous l’histoire de la région de Cognac ?
Au XIXe siècle un professeur de géologie, Henri Coquand, étudia la région à l’aide d’un dégustateur. Ils établirent un classement des sols en fonction de la qualité des eaux-de-vie qu’y pouvaient y être produites. Cette étude fut ensuite reprise et servit de base à la rédaction du décret de 1938 qui délimita les 6 différents crus de la région: la Grande Champagne, la Petite Champagne, les Borderies, les Fins Bois, les Bons Bois et les bois ordinaires.
Cela fait donc moins d’une centaine d’année seulement que la zone de production des cognacs fut définit du nord du bassin aquitain jusqu’en bordure de l’océan Atlantique. Avec une production annuelle d’environ 160 millions de bouteilles, le vignoble s’étend sur 75 000 hectares autours de la ville.
Quelle législation régit la fabrication de cognac millésimé?
En 1962 le Bureau National Interprofessionnel du Cognac avait totalement interdit la commercialisation de cognac millésimé à cause de nombreuses fraudes dû à la difficulté de déterminer avec exactitude les millésimes de ces spiritueux. N’oublions pas que le cognac est avant tout le produit d’un assemblage complexe, de différentes eaux-de-vie aux millésimes subtils et variés. Ce n’est qu’en 1989 que le BNIC leva cette interdiction tout en déterminant une nouvelle législation drastique !
Pour vendre du cognac millésimé, les propriétés doivent dorénavant faire appel à un représentant assermenté en charge de sceller, répertorier et contrôler les barriques durant l’année de production et pendant les étapes de vieillissement (inventaire, prise d’échantillon, mise en bouteille…). Un impact qui fait rapidement grimper les prix, il est donc de plus en plus rare de trouver des cognacs millésimés.
A retenir sur la fabrication du cognac,
Tout le secret d’un excellent cognac se cache dans la maîtrise de l’assemblage ! Les maîtres de chais gardent jusqu’à 7 ans différentes eaux-de-vie, qu’ils conservent en barriques puis qu’ils assemblent pour composer des eaux-de-vie à la fois constantes en goût mais surtout uniques d’une maison à une autre. Le plus souvent dans les maisons les plus réputées ce ne sont ni des viticulteurs ni des distillateurs mais des négociants assembleurs qui se chargent de cette étape.
De part son étendue géographique, la région de cognac permet aux assembleurs de jouer avec une multitude d’arômes rendant leurs produits uniques et incomparables. Un cognac réalisé avec des raisins originaires de l’ile de Ré et de l’ile d’Oléron aura des notes iodées alors qu’un cognac assemblé à partir de raisins des borderies sera reconnu par ses notes d’arômes de violette.
Cognac : le saviez-vous?
- Qu’après l’assemblage des différentes eaux-de-vie et la mise en barrique, le caramel peut être utilisé pour ajuster la couleur du Cognac final.
- On entend souvent dire que la dénomination « Champagne » pour les appellations de cognac n’a rien à voir avec la région de Champagne- Ardenne. La raison est que ces deux régions partagent un point commun, celui de leur sol (de craie) !
- A la différence du vin, le cognac n’évolue pas dans le verre, seul les pores des barriques en bois de chêne permettent au cognac de vieillir. Donc rien ne sert de garder votre bouteille pendant des années dans votre bar faites-vous plaisir, ouvrez et appréciez !