Comment développer une réflexion intellectuelle et opérationnelle sur les liens entre la production viticole et son marché ? Tel a été le challenge de Fabrice Chaudier, spécialiste du marché du vin, consultant et formateur : ce dernier a organisé un colloque qui s’est tenu à Bordeaux, au Château Luchey-Halde, le 04 et 05 Mai 2018 et a réunit différents acteurs locaux de la filière viticole, producteurs, chercheurs, distributeurs, étudiants, journalistes…
Les 04 et 05 mai derniers, s’est déroulé le premier colloque sur « le vin et ses ventes »,traitant du développement de la région bordelaise, organisé en collaboration avec Innovin, Bordeaux Sciences Agro ainsi que l’ISVV avec le Chateau Luchey Halde, lieu de l’évènement. De nombreux intervenants ont animé des discussions selon des problématiques établies par chacun. L’organisateur, Monsieur Fabrice Chaudier, a concentré et lié ces interventions autours d’une ligne conductrice: « La valeur du vin ». Les intervenants présents faisaient partie de différents secteurs (professeurs, chercheurs, courtiers, consultants…) ce qui a permis d’offrir à l’assemblée un panel d’avis et d’opinions sur les sujets énoncés. Ces derniers ont permis de dresser différents constats sur la position actuelle des vins de bordeaux, faces à une concurrence accrue qui gagne en qualité et en renommée et qui réduit petit à petit le positionnement de Bordeaux dans le monde. L’évolution du niveau de connaissance de la demande, et l’apparition de nouvelles solutions pour diffuser des informations aux consommateurs ont totalement modifiées les rapports faces aux produits. ‘Bordeaux face au réchauffement climatique : quid du consommateur ?’, ‘Le marché récompense-t-il la qualité ?’ ‘Les déterminants du prix du vin’… Des sujets qui ont animé le débat entre les professionnels de la filière mettant en avant l’avis de chacun selon leurs intérêts et leurs obligations.
Premier thème abordé :
Quels sont les enjeux de demain pour favoriser le l’attractivité de la région Bordelaise ?
Bordeaux : Un territoir viticole en mouvement
Xavier Loriaud, adjoint au maire de Blaye et conseiller départemental de l’Estuaire.
L’œnotourisme est un secteur à la mode, et son économie se structure peu à peu depuis son effervescence sur le territoire en 2011. L’économie du tourisme à Bordeaux est avant tout une source d’emplois pour la région. Le rôle du département et de permettre aux professionnels de la filière de travailler conjointement sur l’organisation de projets territoriaux dans le but de faciliter la circulation des touristes en développant des structures d’accueil et développer de multiples activités proposées par des acteurs locaux.
Relier le fleuve aux terroirs de Bordeaux !
L’une des grandes initiatives entreprit par le conseil départemental de le Gironde fut de relier les vins de Bordeaux au fleuve. Une solution pour centraliser les atouts qu’offre la région et valoriser l’ensemble des activités qui y sont proposées. Grâce à l’attractivité du vignoble, il n’y avait plus qu’à développer des infrastructures pour permettre l’apparition de nouvelles activités maritimes. La renommée de la région et de ses appellations, a suscité l’intérêt de grands professionnels. Ils se sont investis dans la réalisation de nombreux projets afin de faciliter la circulation des touristes.
Le vin étant est un ‘bien d’expérience’ pour n’importe quel amateur de vin. Son prix est complexe à comprendre lorsque l’on ne connait pas les composantes de fixation du prix d’un vin. L’œnotourisme est la solution pour transmettre des informations sur le vin, la région et ses typicités. Ce au travers d’une rencontre ou d’une expérience qui va favoriser la mémorisation et les émotions cognitives des consommateurs. En développant l’accueil des infrastructures et leurs partenariats localement, pour permettre aux amateurs et aux connaisseurs de vins de bordeaux de circuler au fil de leurs envies, c’est dynamiser l’attractivité de la région et relancer le marché des ventes directes.
L’environnement viticole est au cœur des actions des collectivités locales
Pendant trop longtemps les coûts de revient de l’environnement n’ont pas été assez considérés ou pris en compte. Depuis plusieurs années des opérations sont menées dans le vignoble pour combler cet oubli. Quelques exemples évoqués :
- Opération 0 désherbages, 143 000€ invertit en 2017 pour mettre à disposition des viticulteurs des outils et des produits et faciliter leur conversion.
- Plantation de haies, en collaboration avec l’association Arbre & Paysage, des projets sont entrepris pour protéger les faunes auxiliaires à la viticulture, qui contribuent fortement au maintien de son écosystème.
- Le vivre ensemble, c’est l’idée de partager le patrimoine au travers des valeurs du vin, par la réalisation d’études sur les terroirs et les sols.
Des actions qui rejoignent l’un des enjeux capitaux du conseil départemental de la gironde. Celui de prévoir des solutions pour protéger les différentes zones viticoles de l’urbanisation. Chaque année Bordeaux et sa région comptabilisent près de 20 000 nouveaux habitants. Il est alors nécéssaire de préparer une cohabitation entre riverains et viticulteurs. L’extension ou la création de nouvelles zones d’habitation ne doit pas entamer sur le territoire viticole. Le respect des habitants pour l’environnement et la nature qui les entoure est également une notion qu’il faut véhiculer.