La dernière étude sur le vin vient de sortir en prévision de Vinexpo: mythes et réalités!

Une étude c’est comme un sondage, on lui fait dire ce que bon nous semble selon le message que l’on veut véhiculer!

La dernière étude du cabinet IWSR, commandée par Vinexpo 2012, en est le parfait exemple, pour qui a pris soin de lire les nombreux articles de presse qui l’ont relayée cette semaine.

En effet, à en croire certains journalistes, le marché européen du vin est quasi en berne, avec une émergence telle des marchés asiatiques, qu’on peut supputer en filigranes un avenir des plus ternes pour la filière. Ne nous y trompons pas, si certes mutation il y a, elle devrait rejaillir en notre faveur!

La production de vin, une prédominance française

Pour s’en convaincre, il faut avoir en tête quelques ordres de grandeur. Ainsi, rappelons que:

–   la France, avec plus de 6 milliards de cols, soit 19% de la production mondiale, est le premier pays producteur de vin.

–   Si l’on y ajoute l’Italie et l’Espagne, ces trois pays représentent à eux seuls 50 % de cette production.

  Alors certes, la Chine investit dans les vignes mais d’ici 2016, ce pays ne devrait guère dépasser les 2 milliards de bouteilles, soit trois fois moins que notre petit pays.

De plus, on raisonne ici en volume et non en valeur et qualité; or, comme chacun sait, il est encore bien loin le temps où les vins chinois pourront concurrencer la qualité de nos vins français.

La consommation de vin change de continent.

S’agissant de la consommation, nous sommes sur un marché mondial en hausse de 3 % sur 4 ans.

Certains auront avant tout souligné que la consommation baissait en France, tant est si bien que nous avons perdu notre première place au profit des Etats-Unis; mais attention là encore avec les chiffres, car nos amis outre-Atlantique étant plus nombreux, nous gardons aisément notre leadership en consommation par habitant, laquelle reste tout de même de 52 litres par an et par habitant.

Rassurez-vous, le français n’est pas pour autant alcoolique, puisqu’il a diminué par deux sa consommation d’alcool en 50 ans; en revanche, le français aime le vin, à tel point qu’il représente plus de 60% de sa consommation d’alcool, pourcentage bien supérieur à nos voisins de l’Est qui privilégient les alcools forts ou aux autres américains plus adeptes de la bière.

En réalité, l’évolution majeure, en matière de consommation, nous vient, sans surprise, de la Chine qui voit sa consommation bondir en 4 ans de 144 % et devient à ce jour le 5ème pays consommateur de vin; Cette tendance est tenace puisqu’on annonce pour 2016 une progression d’encore 40%.

Si l’on ajoute à cela que dans ce pays, fort d’1,4 milliard d’habitants, le vin ne représente que 10% des boissons alcoolisées consommés (60% en France), on comprendra aisément que les perspectives peuvent affoler les compteurs.

C’est pourquoi, si à ce jour, avec 25 fois plus d’habitants, nos amis chinois boivent néanmoins deux fois moins de vin que nous, le classement peut rapidement s’inverser. Ainsi, à supposer que chaque chinois boive un litre de vin de plus par an, le pays prendra de facto la 1ère place en terme de consommation! Il en sera de même si l’engouement attendu est tel que cette part du vin dans la consommation d’alcool en Chine venait à passer la barre des 25%.

Bref, dans cette prospective, il y a tout lieu de penser qu’à l’horizon 2025, la Chine sera le premier pays consommateur de vin au monde!

L’Asie, l’Eldorado des exportateurs de vin.

Ce potentiel, viticulteurs et négociants l’ont en effet perçu depuis longtemps, puisque nous devrions exporter à l’orée 2016, plus de 600 millions de bouteilles vers la Chine. On ne peut donc qu’être optimistes, d’autant qu’au pays du soleil levant, le vin français est La référence.

En ce qui concerne justement les exportations françaises, elles sont en forte hausse, et évaluées à ce jour à près de 10 milliard de $ par an, soit un montant égal à celui de l’Espagne, l’Italie et l’Australie réunis. A l’instar de la Chine, c’est toute l’Asie qui est visée par cette hausse, mais aussi l’Amérique dans un moindre volume.

En résumé, la filière vin se porte donc très bien et l’émergence du marché chinois, qui se confirme d’année en année, constitue un véritable effet d’aubaine pour les vins français.

Enfin, en marge de cette étude, il convient de souligner le corollaire que constitue l’explosion du marché de l’œnotourisme, phénomène qui ne peut qu’accentuer nos ventes de vins. En effet, jamais l’attrait de nos vignobles n’a été aussi fort, comme en témoigne le succès que rencontrent des sites de réservation en ligne de visite à la propriété.

N’en déplaisent donc à certains journalistes avides de mauvaises nouvelles en cette période de crise, tout va pour le meilleur des mondes, à savoir le monde viticole!

 

Arsène Bacchus