Et si on dégustait du rosé ! C’est ce qui m’était demandé par un club oenologique et que je n’ai pas osé refuser.
Par ce que le vin rosé est indissociable de l’été, j’avais choisi comme cadre de dégustation une plage de sable et des amis fidèles. Echappant aux règles de dégustation, parfois convenues et un brin obséquieuses, il n’y avait qu’un seul mot d’ordre pour mes convives néophytes : « Faites vous plaisir et partagez vos émotions »
C’est donc en maillot de bain et autour d’un digeste pique nique, que j’ai décidé de sortir de ma glacière achetée pour l’occasion, les 3 flacons objets de la dégustation.
- Premier constat : nous avions un magnifique camaïeu de rose, semblable à celui des peaux de mes convives assis en face de moi et fraichement en vacances : une variation entre le rose clair et le rose grenadine. Aussi, comme il fallait bien commencer par un vin, c’est le plus coloré, issu de nos terroirs de Bordeaux, qui eût le premier les faveurs de mon tire-bouchon. Honnêteté œnologique oblige, il faut avouer que derrière cette robe couleur grenadine, on aurait pu s’attendre à plus de fruits et de fraicheur. Tout au contraire, ce vin un peu corsé présentait des arômes peu fondus peu propice à ce que côté désaltérant que nous espérions en telles circonstances. Bien qu’un peu circonspects, disons que ce vin n’est pas à conseiller pour un pique-nique en plein soleil ; il s’agit sans doute plus d’un rosé qui s’apprécierait volontiers par temps plus maussade et avec modération.
- Restant donc un peu sur notre faim et notre soif, c’est donc avec quelques rillons des Landes, que nous ouvrîmes la deuxième bouteille,issu de nos fameux terroirs de Provence… Là encore, la robe était d’un rose soutenu, semblable au derme de mon amie de droite qui avait oublié ce matin ses origines irlandaises. Le nez très prometteur car relativement minéral et fruité, entrainait une mise en bouche quasi immédiate et une envie de se resservir aussitôt. Conséquence et gage de satisfaction : à peine ouverte, la bouteille était déjà vide, corroborant l’idée convenue que les vins rosé peuvent être des vins de soif. Nul doute donc que ce vin rosé, un peu court à mon humble goût, a été apprécié par tous. Quant à l’alliance avec les rillons de canard, elle fît l’unanimité.
- La deuxième bouteille étant vide, le troisième, un rosé du Languedoc, fut donc très attendue. D’un rosé plus pâle que ses consœurs, cette bouteille fût sans aucun doute la plus appréciée, l’enivrement naissant de cette dégustation en plein soleil ayant peut-être son effet. Nettement plus fruité, avec une structure aromatique équilibré, ce vin possédait une vraie fraicheur, en parfaite adéquation avec la chaleur environnante.
C’est dons sur un très bon point que cette belle dégustation s’acheva ; légèrement enivré, la sieste pût commencer. Enfin, et mea culpa, je ne suis pas certain que le cadre choisi fût idéal pour déguster ces rosés de Bordeaux, qui méritaient certainement une chaleur moins étouffante pour donner toute leur expression.
- Nous vous laissons à présent rechercher qui parmi nos clients peuvent ressembler à ces commentaires…