La Genèse du classement des Crus Bourgeois
Pour comprendre ce besoin de reconnaissance, il faut remonter au XVème siècle, date à laquelle, les bourgeois de Bordeaux se rendent acquéreurs des meilleures terres du Médoc, auxquelles l’on donne le nom de « Crus des Bourgeois », puis « Crus Bourgeois ». Avec le classement de 1855, certains châteaux sont pour ainsi dire anoblis, provoquant dés lors, pour les autres producteurs du Médoc un besoin de reconnaissance qui va se concrétiser par une distinction nouvelle appelée à devenir « cru bourgeois ».
Ainsi, en 1932, les Courtiers bordelais sous la double autorité de la Chambre de Commerce de Bordeaux et de la Chambre d’Agriculture de la Gironde consacrent 444 Crus Bourgeois. Ces derniers se regroupent au sein d’un syndicat éponyme chargé de défendre leurs intérêts. Désireux de créer une certaine émulation, ce syndicat va créer des classements et introduire notamment les notions de Crus Bourgeois Exceptionnels, Crus Bourgeois Supérieurs et Crus Bourgeois.
En 2003, un arrêté ministériel homologuera ainsi le premier classement officiel des Crus Bourgeois du Médoc, consacrant 247 châteaux sur 490 candidats.
La Naissance du Label Crus Bourgeois
Comme ce fût le cas à Saint-Emilion, le classement fût malheureusement contesté, puis annulé ; aussi, afin de sauver la mention de « Crus Bourgeois », il fût alors décidé de plus s’orienter vers une démarche qualité, la mention « crus bourgeois » étant alors considérée comme un label attribuée chaque année.
C’est ainsi qu’il y a quelques jours une liste de 260 propriétés ont reçu le fameux label « Crus Bourgeois », avec 22 entrants dont les Châteaux Arnauld, Bernadotte, Charmail, Tour de Pez ou encore Sénéjac.
In fine, les « Crus Bourgeois » regroupent environ 38 % de la production totale de vin dans le Médoc et concentrent une gamme de vins se situant aux alentours de 10 euros.
C’est pourquoi, sans qu’il faille minimiser cette distinction, on peut comprendre les réticences de certaines propriétés de s’en prévaloir. En effet, certains châteaux, quasi assimilés à des Grands crus classés, refusent ce label qu’ils ne jugent pas assez « haut de gamme » pour eux. C’est ainsi qu’on ne trouve pas des Châteaux comme Gloria, Poujeaux, Sociando-Mallet ou Fourcas-Hosten et tant d’autres.
Nul doute à mon sens qu’il convient de revenir non pas à un classement, mais à la réintroduction de la notion de Crus Bourgeois Exceptionnels ; cela permettrait de capter les « fleurons non classés » du Médoc et de redorer encore le blason de cette famille ancestrale des « Crus Bourgeois ».