A l’occasion de la Saint Valentin, le Château de Reignac a suggéré aux blogeurs de France et de Navarre de lui écrire une lettre d’amour. Trouvant l’idée amusante, je me suis mis volontiers à l’exercice…
« Mon Reignac, Ivresse pudique des sentiments oblige, je n’ai jamais osé évoquer notre histoire d’amour et je profite donc de cette saint Valentin pour me confier à toi, sans pour autant savoir comment t’appeler. Entre nous, tout a commencé par cette étrange mise en relation via un site internet qui proposaient aux amoureux de vin de les mettre en relation avec des bouteilles..
Point de romantisme donc mais un simple questionnaire à remplir : A la question rouge, blanc ou rosé, j’avais coché rouge, aimant particulièrement les vins de caractère. De même, on m’avait demandé si je préférai les vins jeunes, vieux, sensuels, avec de la cuisse,….A vrai dire, peu m’importait car j’étais avant tout à la recherche d’émotions particulières et mieux vaut alors faire preuve d’ouverture de goûts..
C’est donc ainsi que je suis rentré en contact avec toi, Château de Reignac, un samedi soir ? il y a maintenant plus de 20 ans. Tu arborais une superbe robe rouge, ton élégance était évidente et force est d’avouer que ta rondeur m’a immédiatement subjugué. Durant de longues minutes, nous sommes restés face à face sans dire un mot ; je t’observais bouger, je humais tes parfums et sans guère de préliminaires, c’est tout naturellement que j’ai approché mes lèvres….Par pudeur, je t’épargnerai mes impressions sur l’acte de dégustation, mais saches qu’avec toi, j’ai chaviré de bonheur et de plaisir, dés les premiers instants.
En toute humilité, et tu le sais, j’ai durant ma vie, désiré, rencontré et dégusté bon nombre de tes semblables, mais là, je crois avoir ressenti ce que certains qualifient de « coup de foudre », une sorte d’orgasme œnologique, mettant en émoi l’ensemble de mes sens..
Au fil des ans, notre amour s’est renforcé et j’ai appris à apprivoiser ton caractère si complexe et enthousiaste, ta fraicheur et ta maturité. Tu évolues en te bonifiant et jamais tu ne m’as déçu ; Que dire de nos amis, si ce n’est qu’ils réclament si souvent ta compagnie, car tu as toujours fait leur bonheur.
Quand bien même notre histoire commune est clairsemée d’infidélités de part et d’autre, cela ne remet nullement en cause tout l’Amour que je te voue. Tout au contraire, en épicurien averti, notre Amour repose sur cette notion de partage et c’est sans doute en cela, que l’Amour du vin est différent de celui des humains.
Dans la cave de mon cœur, tu as une place de choix et après toutes ses années passées ensemble, j’ose enfin t’avouer, Ô mon cher Château de Reignac, que je suis totalement ivre de toi. »