La part du vin bio dans la consommation ne cesse de croitre. En effet, le chiffre d’affaire de la filière a augmenté de 13% entre 2014 et 2015, passant ainsi à 646 M€. Le nombre de domaine en conversion continue lui aussi d’augmenter. Même si le vin bio est considéré comme onéreux pour 38.6% des français, il s’impose de plus en plus comme une alternative à une viticulture traditionnelle souvent remise en question. Le marché du bio est désormais mature, les acheteurs ne choisissent plus seulement un label, mais comprennent ou ont conscience du processus de fabrication.
Critère AB et pesticides, quel choix de vin ?
Pour Juliette Passebois-Ducros et Jean-François Trinquecoste la place du bio est complexe dans le processus d’achat du vin.
Selon une étude, lorsqu’un amateur cherche à acheter un vin, ses critères principaux de recherche sont le plus souvent : le prix, l’origine géographique, le nom du château. Le critère de fabrication arrive bien après dans son système de recherche. On constate que ce dernier est bien moins consulté que la moyenne des autres critères dans le cadre d’un achat d’usage.
On peut se demander quel attrait représente un vin bio dans un cadre où la tradition est déjà au cœur du processus ? En ce sens, pour certains consommateurs les vins bio n’ont pas nécessairement une plus grande valeur ajoutée dans un milieu où le travail de la terre est déjà mis en avant. Toutefois, dans un cadre où les pesticides sont montrés du doigt dans l’élaboration d’un vin dit traditionnel, les consommateurs sont nombreux à se tourner vers une viticulture qui respecte davantage l’environnement.
Selon les deux auteurs, il faut distinguer deux contextes d’achat : celui d’usage et de celui d’exception. Le consommateur peut acheter du vin pour sa consommation personnelle quotidienne, mais son achat peut également porter sur l’achat ponctuel de vin c’est-à-dire pour une occasion spéciale, ou pour offrir. Dans ce contexte, ses attentes sont différentes et il aura tendance à rechercher un plus grand nombre d’informations afin d’assurer son achat. Le critère bio, apparait comparativement comme un critère de recherche plus pertinent lorsqu’il s’agit d’une recherche plus fine. Le critère AB est principalement consulté dans un contexte d’usage, le consommateur hésitera moins à choisir un vin bio pour sa consommation personnelle. Il est d’autant plus enclin à essayer ce type de vin qu’il n’y a pas d’enjeux particulier, comme par exemple faire plaisir à un ami ou remercier une connaissance par une bouteille de vin. Le vin bio est considéré comme un achat risqué dans le cadre d’un achat exceptionnel.
Qui sont les acheteurs de vin bio ?
On distingue 4 types de consommateurs de vin bio. Tout d’abord, « les bio addicts » déclarent porter une grande importance au processus de fabrication, en particulier celui du vin bio. Toutefois, l’intention d’achat n’est pas aussi forte, un consommateur sur deux font le choix du bio. Ensuite, on distingue les utopiques, ayant une réelle conviction pour les vins bio, et les indifférents au bio, qui ne manifestent aucun intérêt pour le bio. La dernière catégorie, les inconscients, déclarent porter une très faible importance pour les vins bio, mais sont pourtant 70% à choisir cette catégorie de vin.